Le marché de l’emploi en Belgique

Ses défis majeurs et quelques pistes de solution.

Ses défis majeurs et quelques pistes de solution.Notre monde n’a jamais connu autant de mutations et de transformations aussi profondes et rapides qu’aujourd’hui, depuis le réchauffement climatique avec ses implications environnementales jusqu’à la révolution numérique en passant par la crise de l’énergie, l’impact démographique du départ à la retraite des papy boomers ou encore les enjeux des mouvements migratoires pour n’en citer que quelque unes.

Rien d’étonnant à ce que notre marché de l’emploi en Belgique soit impacté de plein fouet par tous ces changements qui traversent notre société. Mais au fait, comment se comporte-t-il face à nos pays voisins ? Quels sont les principaux défis auxquels il doit faire et comment y répondre efficacement ?

Hudson, leader dans le conseil en gestion des ressources humaines en Belgique, est un acteur privilégié du marché de l’emploi. Nous souhaitons partager quelques constats sur l’état de santé de ce dernier et proposons aussi volontiers des pistes de réflexion sur les remèdes possibles.

Booster le taux d’emploi et …

Avec un taux d’emploi de seulement 72,1%, la Belgique est l’un des moins bons élèves de la classe en Europe de l’Ouest. L’objectif de notre gouvernement est d’ailleurs atteindre les 80% à l’horizon 2030. Un objectif auquel se trouvent déjà nos voisins néerlandais (82,9%) et allemands (80,7%). Alors, pourquoi sommes-nous à la traîne ?

… réduire le taux d’inactifs par des politiques incitatives globales et ciblées

Avec 26% d’inactifs (soit 1,3 million de personnes) sur l’ensemble de la population en âge de travailler, la Belgique est dans le top 5 européen des mal lotis sur ce plan. Parmi eux, plus de 440.000 sont en incapacité de travail de longue durée, un chiffre qui a doublé en seulement 12 ans et qui augmente deux fois plus que celui des actifs. La politique du ‘retour au travail’ initiée par le gouvernement De Croo en 2022 est louable mais atteindra-t-elle ses ambitieux objectifs ? Pour décrocher le graal des 80%, nous devrons créer pas moins de 655.000 emplois en 7 ans. Cela alors que nous comptons aujourd’hui déjà près de 200.000 emplois vacants, lesquels échappent largement à nos 300.000 demandeurs d’emploi indemnisés en raison, le plus souvent, d’un trop grand décalage entre l’offre et la demande en termes de formation et de compétences.

En sachant par ailleurs que le nombre de métiers en pénurie (entre 100 et 250 selon les régions) augmente chaque année, une politique de formation focalisée sur ces métiers spécifiques permettrait sans doute à certains qui ont décroché du marché du travail de remettre le pied à l’étrier. Investir davantage dans l’éducation (en stimulant notamment les jeunes à opter pour des études en sciences, technologie, ingénierie & mathématiques, hélas

trop largement boudées dans notre pays), des politiques de formation mais aussi de bien-être au travail n’a sans doute jamais été aussi urgent et vital. Par ailleurs, nous comptons aussi un nombre important de personnes sorties prématurément du marché du travail parmi nos inactifs. Ici aussi, il convient de travailler sur des politiques incitatives et positives pour les garder plus longtemps actives dans le circuit professionnel.

Favoriser la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI) au travail

Beaucoup considèrent aujourd’hui et à raison que la DEI est l’une des clés de notre croissance économique future. Ainsi, à titre d’exemple, même si le marché de l’emploi se féminise en Belgique, le nombre de femmes au travail reste clairement en dessous de celui des hommes (-8%), cet écart étant encore bien plus important pour les femmes d’origine extra-européenne. Autre constat, pas moins de 44% des citoyens non-européens vivant dans notre pays ne participent pas aujourd’hui au marché de l’emploi alors que la moyenne européenne est de 29%. Il y a donc encore du pain sur la planche en matière de politiques d’inclusion dans notre pays.

Investir dans la mise à niveau des compétences des travailleurs

La fédération professionnelle Agoria évalue à 4,5 millions le nombre de travailleurs qui doivent impérativement mettre leurs compétences à niveau, notamment sur le plan numérique, d’ici à 2030 sous peine de se mettre en marge du marché du travail et de ses nouvelles exigences. Le chantier est colossal et le projet de ‘reskilling, upskilling et self-directed learning’ lancé par Proximus en 2022 n’en est sans doute qu’un des premiers exemples. En plus de cela, on estime à 310.000 le nombre de travailleurs et demandeurs d’emploi qu’il convient de reconvertir dans un autre emploi pour leur garantir la durabilité de ce dernier.

épondre efficacement à la crise de l’engagement des nouvelles générations

C’est un constat général : les nouvelles générations ont des valeurs et des attentes bien différentes de celles des générations précédentes. Elles ne souhaitent plus nécessairement travailler ‘pour’ un employeur mais bien ‘avec’ un employeur. Trouver un sens à leur travail ou encore être reconnu non plus comme une « simple ressource » mais bien comme un être réflexif capable de s’auto-déterminer sont quelques-uns des facteurs qui permettront de mieux intégrer les nouvelles générations à un monde du travail en pleine mutation.


En conclusion

Si notre marché de l’emploi se porte un peu mieux ces dernières années, avec notamment un taux de chômage en baisse (5,7%) et une légère progression du taux d’emploi (72,1%, soit 5% de mieux qu’en 2000), il doit se montrer plus performant. Pour cela, il doit être plus

inclusif, mettre la formation continue (mise à jour des compétences numériques) et la promotion de l’éducation (l’exclusion touche en priorité les moins éduqués) au premier plan, revaloriser l’emploi auprès de nos inactifs et des chômeurs, investir dans des politiques de bien-être au travail pour remettre en selle nos malades de longue durée et stopper l’hémorragie des burn-outs, réenchanter nos jeunes en répondant mieux à leurs aspirations spécifiques.

Hudson, observateur privilégié du marché de l’emploi, participe à son niveau et au quotidien à l’amélioration de celui-ci ainsi qu’à l’évolution des mentalités notamment en matière de DEI.

 

Auteur: Philippe Meysman, COO Hudson

 

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Depuis plus de 40 ans, Hudson aide les organisations et leurs collaborateurs, qu’ils soient experts, cadres ou dirigeants, à développer et exprimer pleinement leur potentiel. Nous offrons des solutions spécialisées en matière de recrutement permanent, de gestion des talents (assessment centers, coaching & development, études salariales, classifications de fonction, etc), d’interim management et d'outils RH, ces derniers étant développés par notre propre département de R&D qui jouit d’une réputation internationale. Nos solutions RH s’adressent bien entendu aux entreprises qui souhaitent tirer le meilleur parti de leurs collaborateurs mais aussi aux professionnels à la recherche d’un partenaire RH de confiance qui peut les aider à faire progresser leur carrière. Hudson offre ainsi des services à forte valeur ajoutée couvrant toutes les étapes du cycle de vie des ressources humaines. Avec des clients allant des PME’s aux multinationales, du secteur privé au secteur public, notre entreprise s’est forgée au fil des ans une réputation de professionnalisme et d’excellence en consultance RH. Hudson fait partie du groupe Randstad depuis décembre 2021.

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